Selon l’ADEME, l’agence de transition écologique, l’analyse du cycle de vie ACV est un outil performant mis au point à des fins d’expertise. Il mesure et évalue à partir de critères prédéfinis les impacts d’un produit, service ou procédé sur notre environnement. Cette avancée spectaculaire nous met face à nos responsabilités vis-à-vis de notre planète et de notre consommation de ses ressources. Dans le bâtiment, cet outil de mesure est une réponse à une demande émise par les acteurs soucieux de leur développement dans le respect de la réglementation.
Une analyse de cycle de vie est un outil précieux pour les prises de décision. Ses résultats sont fiables et exploités pour des besoins d’écoconception, un affichage environnemental ou une mesure quantifiable des impacts pour sa classification dans l’échelle de mesure. Désormais, il est possible d’obtenir une évaluation des impacts environnementaux d’un produit, service ou procédé sur son cycle de vie entier. L’ACV devient un outil d’utilité publique et il a tendance à entrer dans la norme de production comme une étape incontournable. De nombreux domaines professionnels sont directement concernés, étant plus consommateurs de ressources naturelles, d’énergies fossiles et parfois émetteurs de gaz à effet de serre importants.
Le secteur de la construction est grandement concerné par cette analyse de ses matériaux et bâtiments industriels ou résidentiels. L’ACV permet à ces acteurs de quantifier les performances environnementales de leurs édifices et connaître les chiffres de leur impact écologique pour aller de pair avec un développement durable raisonnable, notamment depuis la loi « Grenelle II » ou loi n°2021-788 du 12 juillet 2010. D’autres textes ont renforcé cet engagement comme le RE2020 (réglementation environnementale) qui est une suite au RT2012 (réglementation thermique). Ces textes renforcent la démarche gouvernementale française qui se positionne en faveur de plus d’exigence et de responsabilité pour la protection de la planète.
En France, la part de consommation d’énergie du secteur du bâtiment avoisine 44 % avec 25 % des émissions de CO2 globales.
Les critères de cet outil s’organisent autour du cycle de vie complet d’une construction depuis l’extraction des matières premières employées jusqu’aux procédés de traitement en fin de vie des matériaux.
Cette mesure ambitieuse tient compte des étapes de fabrication, de transport et d’utilisation du bâtiment et de ses composants. Ces données se regroupent par étapes :
Désormais, elles font l’objet d’une traçabilité avec la mention du lieu de provenance, la quantité d’eau et d’énergie utiles à leur extraction. Les émissions de gaz à effet de serre sont quantifiées. Les matériaux provenant de zones où la matière organique est renouvelable seront mieux classés que les matières premières issues d’énergies fossiles ou de carrières de minéraux naturels.
Les éléments pris en compte dans la mesure seront ceux qui ont un impact environnemental conséquent. Ils comprennent l’habillage des façades, les revêtements de sols, peintures, adjuvants… Les constructeurs devront présenter des bilans environnementaux réduits pour être en accord avec les efforts demandés.
L’acheminement des matériaux vers les chantiers sera plus organisé puisqu’il faut désormais compter le nombre de véhicules nécessaires pour le transport et la manutention, les distances parcourues, la consommation de carburant… Ces critères devront être réduits ou optimisés.
Cette étape est très énergivore que ce soit en termes d’énergies utilisées, en génération de déchets à recycler et en consommation d’eau. Les préfabriqués sont privilégiés pendant la construction étant peu énergivores et recyclables en fin de chantier (ossatures légères, bâtiments modulaires).
Le bâtiment sera maximisé dans sa performance environnementale. Rien n’est laissé au hasard puisque la durée de vie de ce dernier intègre son impact et ses émissions de gaz à effets de serre dans son fonctionnement (chauffage, consommation électrique, isolation) durant toute sa durée de vie.
La durée de vie d’un bâtiment et sa capacité à évoluer seront prises en compte. Cela met en avant la qualité des matériaux, leur recyclage en cas de rénovation avec un accent mis sur la facilité de réparation ou le réemploi possible du bâtiment.
Tout constructeur doit désormais prévoir la méthode de déconstruction de ses bâtiments, planifier le recyclage et la revalorisation des matériaux, penser à la réutilisation ou régénération des composants. L’impact carbone devra être le moins élevé possible.
L’analyse de cycle de vie est une avancée majeure pour le secteur de la construction. Les architectes et les constructeurs ne cessent d’innover pour rendre les bâtiments plus écologiques, moins énergivores offrant une meilleure qualité de vie pour les occupants. Les réglementations successives ont préparé les acteurs de la construction à prendre leurs responsabilités dans l’édification des bâtiments. Des efforts considérables sont mis en jeu et attendus par les pouvoirs publics.
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